AGENDA

19 juin 2025

Vernissage ON NE PEUT PAS CACHER LE SOLEIL - HKB MA CAP diplômes 2025

18:00

Visite guidée

17:00
4 juil. 2025

Vernissage A SEQUEL SEEPING NEARBY / SOMA6

18:00

Performance sonore Soraya Lutangu Bonaventure

20:00

Dj set Raphael Loosli

21:00
23 août 2025

Finissage A SEQUEL SEEPING NEARBY / SOMA6

16:00

Listening sur invitation de hhhhh fugitive publishing house

17:00

JUST AN EVERYDAY OBJECT, 29.5. – 14.6.2025

Mabe Bethônico, Thomas Liu Le Lann, Lou Masduraud, Paul Paillet Curation et éditions par Documents d'artistes Genève (DDA-Genève)

Vernissage
Je, 29.5.2025, 16:00-20:00
17:00 Listening Nathalie Rebholz (Joyfully Waiting)
18:00 Activation Abdellah M. Hassak


DDA-Genève poursuit son travail de mise en réseau à travers la collaboration avec KRONE COURONNE à Bienne et les artistes Mabe Bethônico, Thomas Liu Le Lann, Lou Masduraud et Paul Paillet, basé-e-x-s à Genève. L’exposition Just an Everyday Object se veut à la fois une réflexion approfondie sur la notion d’édition, de multiple et sur l’idée de reproductibilité, tout en l’élargissant à des questions sur le statut de l’objet, et plus particulièrement de l’objet d’art. Elle explore ainsi les systèmes de production, les usages variés, la circulation et les statuts des objets adoptés selon les contextes. Sous le titre Just an Everyday Object, l’exposition met en exergue la relation entre l’objet d’art, l’espace domestique et le quotidien, notamment par la proximité avec l’ornementation, l’outil ou l’artisanat. Elle interroge aussi la façon dont des objets apparemment ordinaires — bijoux portés au quotidien, objets utilitaires, pièces de mobilier, accessoires— deviennent à la fois extensions de soi et instruments de représentation. Pour l’exposition, les quatre artistes s’emparent de ces notions en proposant de nouveaux multiples édités par DDA-Genève, qui ouvrent autant de nouvelles perspectives.

Le travail de Paul Paillet révèle des allusions subtiles à la vie privée, qui fournit une partie du matériau symbolique de ses pièces. L’intime est suggéré tantôt à travers l’évocation de rituels quotidiens tantôt à travers la représentation d’objets courants servant de cadres à la mémoire. Pour Just an Everyday Object, l’artiste réalise une édition de sérigraphies : Nelson (Green) et Enora (Pink) représentent des vues en plan de canapés contemporains en aplat. Les modèles (et noms !) empruntés à des catalogues de magasins d’ameublement de grande surface contrastent avec la délicatesse de l’exécution expérimentale et artisanale des impressions sur papier, réalisées à partir d’une encre à base de pigments d’aluminium.

Un large rouleau d’étoffe se déroule au centre de l’espace. Interior 1 de la série Soil Stories de Mabe Bethônico est exposé à la manière des textiles vendus en mercerie. Les motifs imprimés empruntent la logique répétitive propre à l’industrie textile, mais leur origine est ancrée dans un projet de recherche mené par l’artiste sur la couche du sol — également appelée horizon O —, qui assure la décomposition, la transformation et les échanges de matières organiques, ainsi que le lien entre les écosystèmes. Située au-dessus des couches minérales exploitées par les entreprises minières, cette strate vivante est détruite lors des opérations de « décapage ». Le motif imprimé représente une racine morte, elle-même tirée d’une linogravure, dont la répétition forme une sorte de grille abstraite rhizomique. Pendant la durée de l’exposition, le tissu est découpé et vendu au mètre, comme un article de mercerie. Par l’acte de découpe et l’intervention du public, l’œuvre de Mabe Bethônico devient une édition, prête à rejoindre un intérieur.

Avec Count on me, Lou Masduraud propose une série de broches en argent qui représentent les chiffres 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9. La série subvertit l’idée du multiple et sa reproductibilité à travers un jeu autour de la numérotation : la numérotation constituant l’œuvre elle-même. Il s’agit également d’une réflexion sur l’œuvre et l’ornement, l’original et l’unique en lien avec la joaillerie et la dimension de préciosité et d’unicité qui l’accompagne.

Pour son multiple the first cut is the deepest, Thomas Liu Le Lann s’inspire des cutters édités par Supreme, marque de vêtements new-yorkaise fondée en 1994 pour une clientèle principalement constituée de jeunes skateurs et artistes. Le titre du multiple fait référence à la chanson éponyme de Cat Stevens, écrite en 1967. L’outil de coupe manuelle, tenant dans le creux de la main, porte l’inscription TRUST ME sur sa lame rétractable, impliquant un rapport personnel et duel avec cet objet utilitaire a priori banal.

A cutter.
To open a box,
To slice a grip,
To sever anything lifeless, Or perhaps, to end it all.
Your Only Limit is Oblivion.

Mabe Bethônico (*1966) est une artiste, chercheuse et professeure brésilienne résident à Genève. Son travail est particulièrement axé sur l’histoire de l’exploitation minière et ses conséquences sur l’environnement et la société. Ses projets explorent les transformations culturelles, économiques et politiques causées par les activités d’extraction, en utilisant des archives et de la documentation de terrain. La pratique artistique de Mabe Bethônico englobe un large éventail d’outils et de dynamiques impliquant le partage des connaissances. C’est ainsi que prennent forme différents supports tels que des livres, des affiches, des installations, des objets et des présentations en direct. Dans son travail, elle s’intéresse aux questions institutionnelles et au processus complexe de construction et d’activation de la mémoire.

Thomas Liu Le Lann (*1994) est un artiste français qui vit et travaille à Genève. Il crée des sculptures et des installations selon de multiples techniques utilisant le tissu, le verre, le bois, la photographie, la poésie et les objets trouvés. Ses environnements évoquent ses propres expériences de vie à travers une logique de jeu, de subversion et d’autofiction. Les objets qu’il invoque sont réimaginés, changent d’échelle, de matériaux et rencontrent fréquemment des soft heroes, des protagonistes aux manières humaines qui habitent lascivement ses expositions.

Lou Masduraud (*1990) vit et travaille à Genève. Elle s’intéresse aux espaces et aux pratiques de la vie collective ainsi qu’aux systèmes qui les rendent possibles. Dans ses installations, souvent réalisées de manière contextuelle, elle travaille les réseaux formels et informels des activités humaines. Les machineries plus ou moins visibles (réseaux électriques, éclairage public, égouts, souterrains), qui pompent et évacuent en permanence les flux nécessaires à la vie de la cité : lampadaires, bouches d’aération, soupiraux, infrastructure hydraulique deviennent alors des lucarnes vers l’intérieur du corps de la ville, laissant entrevoir les lieux négatifs qu’habitent les infrastructures, les architectures et les institutions dont nous dépendons pour vivre. Combinant la sculpture conceptuelle, l’installation et les savoirs faires artisanaux, l’artiste crée des mondes fantasmagoriques alternatifs aux réalités dominantes et propose l’expérience de cette transfiguration du quotidien comme une première forme d’émancipation.
Lou Masduraud a présenté son travail lors d’expositions monographiques (MAMCO Genève, Kunsthaus Langenthal, Kunstraum Riehen, Institut Français de Berlin, Ada project Rome, CAN Neuchâtel, La Maison Populaire Montreuil, la BF15 Lyon) et collectives dans des institutions européennes (Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Centre d’Art Contemporain de Genève, Villa Médicis à Rome, CRAC Alsace, MCBA Lausanne, CAPC Bordeaux, Fondation d’Entreprise Ricard, Kunsthaus Hamburg, Kunsthalle Basel , Biennale de Lyon, Biennale de Moscou…). En 2024, elle est lauréate du Prix suisse d’art et en 2023 elle reçoit le Prix culturel Manor du canton de Genève.

Paul Paillet (*1986) vit et travaille à Genève. Sa pratique s'articule autour des médiums de la sculpture, de la peinture, du son et de la vidéo. À travers une approche introspective, il propose une œuvre qui puise ses ressources dans l’essentialisation des concepts d’adolescence, de déterminisme et de crise, qu’il confronte à des phénomènes et des stratégies économiques, voire politiques. Son travail a été présenté dans différentes institutions comme le Centre d’édition contemporaine et la Villa Bernasconi à Genève, les Swiss Art Awards 2023 à Bâle ou au 104 à Paris. Il a exposé dans divers off-spaces tel que Standard/Deluxe à Lausanne, French Place à Londres ou à Espace 3353 à Genève. Paul Paillet a également été curateur et a co-organisé de nombreuses expositions à Marseille avec le groupe PostDisasterResidencies et au sein du Non-Profit Space À Duplex à Genève.

Documents d’artistes Genève (DDA-Genève) est une plateforme éditoriale évolutive qui documente les pratiques d’artistes travaillant dans le champ de l’art contemporain à Genève. Outil de découverte, de diffusion et de recherche lancé en janvier 2023, il publie régulièrement des nouveaux dossiers d’artistes, enrichis de contenus éditoriaux.

L’exposition Just an Everyday Object a reçu le soutien de la Loterie Romande, de la Ville de Genève, de la Fondation Inarema, de la Fondation Burgauer et de la Fondation Georg et Josi Guggenheim.