Il y a un cours d’eau qui traverse l’Arc jurassien, passant par St-Imier jusqu’au cœur de Bienne, amenant avec lui les échos d’une culture politiquement engagée. Frontière à la France, la région jurassienne déferle de penseur-euse-s libertaires et d’horloger-ère-s anarchistes, et a accueilli le premier Congrès international anti-autoritaire à St-Imier il y a 150 ans. «Y a-t’il quelque chose dans les eaux de la Suze, ou dans l’air de St-Imier?» demande l’auteure Sadie Plant dans un échange de lettres avec l’artiste Jan van Oordt. Qu’est-ce qui se trouve sousterre pour qu’un tel désir de mutualité émerge?

Selon la philosophe française Catherine Malabou, une des questions du rôle politique de l’art se trouve dans un débat entre Jean-François Lyotard et Jacques Rancière, qui, partant d'une argumentation opposée, s’entendent sur le fait que l’art est un dispositif anarchiste. L’exposition collective RADICAL SOURCES s’inspire de l’histoire de l’anarchisme dans la région du Jura et s'intéresse aux pratiques artistiques qui cristallisent des questions sociopolitiques, et mettent au défi les structures de nos sociétés actuelles.

En complément de l’exposition, un programme de vidéos, proposé par Nicolas Raufaste, est présenté dans les combles du bâtiment de la KRONE COURONNE. Une sélection d’œuvres de cinq artistes qui rassemble: punk attitude, hydro-féminisme, injustice, vie alternative et autocritique.

Texte d’exposition par Antoine Rubin

Photos: 1-22 © Michal Florence Schorro; 23-25 © Thalles Piaget